Témoignage de Mélanie endeuillée en 2015 et 2017

Cela fait plusieurs jours que j’essaye de mettre des mots sur les rencontres que j’ai faites en août dernier. Mon fils né prématuré, avait trois semaines et il portait tellement d’espoir. Et pourtant un jour, j’ai dû me résigner à le laisser partir.
Le 5 Août, vers 20h, sentant que les jours de mon fils étaient comptés, j’ai envoyé un message à l’association.

“Bonjour,
Mon fils est hospitalisé en réa à Trousseau. Il va très mal et je me demandais s’il est possible qu’un photographe vienne nous prendre en photo.
Merci d’avance de votre réponse.”

Et puis le lendemain, Jen est venue nous photographier Léo, K. mon conjoint et moi. J’avais un peu menti à mon conjoint, étant resté évasive sur l’association. Pour K., Léo n’allait pas mourir. Il y avait toujours de l’espoir. Je ne sais pas s’il aurait accepté de se faire photographier, et de faire photographier Léo, s’il avait su que cela s’inscrivait dans le projet de fin de vie de notre fils. Et on aurait regretté, je lui en aurais voulu… J’ai fait encore une fois comme je pouvais, du mieux que je pouvais. Je me rappelle de ce jour, comme étant un jour doux : je savais que je ne pouvais plus rien faire pour sauver mon fils, mais éterniser ces moments-là, c’était essentiel pour moi. Jen a été très à l’écoute et très humaine avec nous. J’ai pu ensuite habiller Léo. Et Marion est venue le lendemain nous photographier de nouveau. Empathie et soutien sont restés les maîtres mots.

C’est encore avec la gorge serrée qu’aujourd’hui, six mois et demi après, bien qu’il existe des millions de mots pour l’exprimer, aucun ne semble être à la hauteur de l’accompagnement que j’ai eu. L’association Souvenange, et plus particulièrement Jen et Marion, me permettent de présenter Léo, à travers de superbes photographies. Ces photographies sont ce qui se rapprochent le plus de l’image qu’il me reste de Léo. Parce qu’il faut le dire, la réanimation et les différents soins qui auraient dus sauver mon fils, étaient très invasifs. Mais ce que je vois dans ces images et ce qu’elles me rappellent, c’est un bébé battant qui s’est battu jusqu’au bout. Ce bébé, c’est mon bébé, mon fils d’amour. Je sais pourquoi je ne trouve aucun mot à cela, à cet accompagnement, car il n’en existe qu’un : Merci. Merci à toute l’association, à Jen, à Marion, à Hélène. »

Mélanie, la Mamange de Luna (2015) et Léo (2017), et la maman de Lindsay et d’un bb4 (prévue pour Juillet 2018)